À contre-courant des impératifs cartésiens qui voudraient que chaque chose soit méthodiquement pensée, mesurée, certifiée, Ayelen Parolin préfère défendre une théorie de l’imperfection, où composition et décomposition s’enchevêtrent allègrement pour mieux accueillir l’incertitude, l’erreur et l’accident comme autant de chemins vers d’autres possibles – vers l’impensé.

Dans le prolongement de SIMPLE et sa figure de l’idiot, la chorégraphe argentine poursuit ses recherches autour des liens entre la danse et la faille, le défaut. Dans un jeu de déconstructions aussi espiègle qu’exubérant, ce nouveau trio résonne comme un joyeux manifeste face au déni ambient, en même temps qu’une ode enthousiaste au réel, à l’imprévisible.

La joie est, par sa définition même, d’essence illogique et irrationnelle (…) La langue courante en dit là-dessus beaucoup plus long qu’on ne pense généralement lorsqu’elle parle de “joie folle” ou déclare de quelqu’un qu’il est “fou de joie”. Pareilles expressions ne sont pas seulement des images; elles doivent aussi être entendues à la lettre. Car elles expriment la vérité même: il n’est  de joie que folle, - tout homme joyeux est nécessairement et à sa manière un déraisonnant. —

Clément Rosset, La Force Majeure

"Zonder ne nous soumet au déjà-vu, avec ses accents mi-forains, mi-ballet nautique, que pour mieux le pulvériser. La surprise est bien là, comicauchemardesque, teintée de perte, de risque et d'extravagance."

Marie Baudet La Libre Belgique 24 novembre 2023