Nativos est une proposition du Théâtre de Liège et de la Compagnie nationale de danse contemporaine coréenne faite à Ayelen Parolin. L’idée initiale était de partir de sa pièce Hérétiques. Inspiré du chamanisme, cette pièce tentait d’imaginer un rituel en rapport avec notre société, hyper-codifiée, uniformisée, machinique.

En compagnie de quatre danseurs coréens, Ayelen a ainsi cherché à réactiver le matériel chorégraphique d’Hérétiques tout en le confrontant à la culture coréenne, et notamment sa forte tradition chamanique. Dans ce cheminement, toute l’équipe a assisté à une cérémonie chamanique à Séoul, qui a donné au projet sa couleur singulière : une interrogation/réinterprétation de cette expérience vécue ensemble.

À l’inverse d’Hérétiques, Nativos part ainsi des singularités de chaque interprète, jouant presque au départ sur une idée de personnages, de situations, et de tonalités absurdes. Une façon d’explorer de nouvelles zones dans la partition initiale, et d’y intégrer des questionnements liés au processus même de cette création, résultat d’une rencontre entre cultures.

En ressort un jeu d’ambiguïtés autour de certains clichés identitaires coréens, mêlé à une relecture des rituels chamaniques qui vient bousculer le rapport au rite, pour se resserrer ensuite sur les limites des quatre danseurs plongés dans une forme chorégraphique forcenée et obsessionnelle. Le tout est rythmé par une composition au piano de Lea Petra, additionnée des tonalités plus traditionnelles du percussionniste et chanteur coréen.